Le cheveu est-il vraiment « mort » ?!
Remontons tout d’abord aux sources de la fabrication d’un cheveu. Le cheveu naît plus ou moins en profondeur (variations selon l’ethnicité, à noter que le cheveu afro est celui qui est implanté le moins profondément : à 2, 5 mm contre 4mm pour le caucasien et 7 mm pour l’asiatique) sous notre cuir-chevelu, dans le derme.
Il est produit par un « bulbe pilaire » encore appelé « follicule pileux » ou « matrice pilaire » (= racine du cheveu). En son sein, on trouve des mélanocytes qui sécrètent la mélanine à l’origine de la couleur et des cellules nommées kératinocytes qui se multiplient, alimentées par le sang de la papille dermique (située dans le bulbe également).
Certaines se répartissent à la périphérie du follicule pileux pour former les gaines épithéliales externes et internes, d’autres s’allongent pour former la tige pilaire.
C’est ce que l’on appelle la phase anagène (=phase de croissance qui dure de 2 à 5 ans, le cheveu pousse en moyenne d’1 cm/mois) du cycle de vie d’un cheveu.
À peine formées, les cellules se dédoublent, repoussent les précédentes en les faisant remonter vers le haut, leur font perdre leur noyau et se durcir en se chargeant de fibres de kératine (une protéine constituée par la combinaison de 18 acides aminés).
Dés qu’elles en sont remplies, c’est le drame… : les kératinocytes meurent !
Tout cela sans même avoir encore vu le jour (i.e sortir du crâne).
Cette reproduction de cellules s’opère très vite, la plus rapide de l’organisme (entre 24 et 72 heures). C’est ce processus incessant intérieur qui forme en surface le cheveu tel que nous le voyons.
Source : The Beauty Brain
Ainsi, après un itinéraire d’environ 0,5 mm dans la racine, le cheveu est définitivement constitué : au cours de sa vie, il ne recevra plus aucun apport des tissus qui l’ont créé. C’est la raison pour laquelle on considère que le cheveu est une matière biologiquement morte car il est composé d’un empilement de cellules (kératinocytes) mortes qui ne se renouvellent pas (hormis la pousse au niveau du bulbe, partie non visible du cheveu), il n’est pas vascularisé et ne communique plus avec le derme (contrairement au cuir chevelu notamment, voir ci-dessous), bien qu’il y reste relié « passivement » malgré tout.
Le seul apport que reçoit le cheveu et qui est son « ingrédient beauté » phare c’est le sébum produit par la glande sébacée rattachée à son bulbe également et qui doit normalement s’écouler, à l’extérieur, le long de sa fibre (ce qui malheureusement reste difficile dans le cas du cheveu frisé en raison des spirales et des écailles relevées qui l’empêchent de bien « glisser »).
Conséquences :
– Nous pouvons modifier à volonté la kératine de nos cheveux, sans douleur et sans saignements. Ce qui ne veut pas dire, sans dégâts pour la structure du cheveu (celle-ci peut s’endommager au fil des -mauvais- traitements que vous lui infligerez ou tout simplement par usure naturelle (érosion) et ne sera pas « réparable ») !
– Le cheveu est plus « neuf » au niveau de son implantation dans le cuir chevelu car il correspond à des cellules de kératine certes mortes mais « fraîchement produites », donc non encore dégradées par les différents types d’usure mécaniques ou chimiques de la vie quotidienne et par le temps.
A la fin de son cycle de pousse, le follicule pileux « meurt » (phase télogène), le brin de cheveu se détache alors et chute. Toutefois ce même follicule « ressuscitera » plus tard, sous l’effet d’un stimulus encore mal connu, pour recommencer un nouveau cycle de croissance et la production d’un nouveau cheveu.
Le cheveu est le seul organe capable de cette prouesse ! Un même follicule pileux pourra ainsi produire entre 20 à 25 tiges pilaires (sauf à être endommagé -alopécie de traction, etc- ou atteint d’un trouble de santé).
L’activité complexe du follicule pileux dépend de l’activité hormonale (les androgènes surtout) et de nombreux facteurs nutritifs.
Différence entre cheveu et cuir chevelu
Le cuir chevelu est en revanche partiellement considéré comme un tissu vivant.
C’est une peau caractérisée par une forte densité en glandes sébacées (abritée dans le pore de chaque follicule pileux) et glandes sudoripares. Les pores sont des petits orifices qui servent de voie d’évacuation pour le sébum et la sueur ce qui leur permet de remonter à la surface de la peau et de la protéger (ils forment le film hydrolipidique auquel se rajoute l’eau du derme qui remonte en faible quantité à la surface par capillarité). En cas d’obstruction des pores, une dermite séborrhéique peut apparaître. L’hydratation de la peau provient de l’eau présente dans les couches profondes (flux transépidermique=diffusion de l’eau du derme vers la couche cornée) et d’une transpiration normale.
Contrairement à l’épiderme du reste du corps (et au cheveu bien sûr), il dispose aussi d’une importante vascularisation qui assure la nutrition des follicules pileux (mais pas du cheveu sur sa longueur). En cas de blessure, il génère un saignement abondant.
De même que le cheveu et que l’épiderme dont il a la même structure, il résulte de la kératinisation des cellules mortes de kératinocytes (à 80%) qui ont perdu leur noyau et se rigidifient lors de leur ascension à la surface. Elle sont « cimentées » par des lipides appelés lipides intercornéocytaires et assurent une fonction barrière comme la cuticule du cheveu.
Mais ses cellules de kératine sont régulièrement entièrement renouvelées par des « neuves » selon un cycle de 14 jours (la desquamation) pour le cuir chevelu (contre 21 jours pour l’épiderme): un bain de jouvence dont ne jouissent pas nos longueurs capillaires !
Cela est rendu possible par la connexion qui existe entre le derme et l’épiderme à leur frontière (couche basale).
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